Un Airbus A330 d'Air France transportant 228
personnes a disparu lundi matin, vraisemblablement foudroyé au-dessus
de l'Atlantique, entre Rio de Janeiro et Paris Charles-de-Gaulle, ne
laissant aucun espoir quant à d'éventuels survivants. Evènement
AFP/Archives :
L'avion avait quitté Rio dimanche à 19H29 locales (22H29 GMT) et
devait se poser lundi à 11H15 heure de Paris (09H15 GMT), à l'aéroport
de Roissy, où il n'est jamais arrivé. Des recherches ont immédiatement
été engagées de part et d'autre de l'Atlantique.
Le dernier message envoyé automatiquement par l'appareil pour
signaler une panne électrique a été reçu à 04H14 heure de Paris (02H14
GMT), laissant ensuite les contrôleurs aériens sans nouvelles des 216
passagers - 126 hommes, 82 femmes, 7 enfants et 1 bébé - et 12 membres
d'équipage.
Une majorité de Brésiliens, au moins 40 Français, et plus de 20
Allemands figurent parmi les passagers, a déclaré à l'AFP le ministre
en charge de Transports Jean-Louis Borloo.
Six Danois, cinq Italiens, trois Marocains et deux Libanais se
seraient aussi trouvés à bord. Londres a exprimé sa crainte que des
Britanniques soient également dans l'appareil.Lire aussi
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lire la suite "Le plus vraisemblable est que l'avion a été foudroyé", a déclaré
François Brousse, directeur de la communication d'Air France. "Il est
entré dans une zone orageuse avec de fortes perturbations qui a
provoqué des dysfonctionnements" à 04H00 heure de Paris (02H00 GMT), a
ajouté M. Brousse.
L'hypothèse d'un détournement "est clairement écartée", avait
déclaré plus tôt M. Borloo, privilégiant "l'hypothèse d'un accident".
L'appareil est "habilité" pour faire face à des perturbations
tropicales "mais il doit y avoir eu accumulation de circonstances",
a-t-il estimé.
L'avion, mis en service en 2005 et révisé en avril 2009, avait un
équipage expérimenté, son commandant de bord ayant effectué 11.000
heures de vol, dont 1.700 sur Airbus A330/A340.
Il n'y a plus "aucun espoir", a déclaré à l'AFP une source
aéroportuaire dans la matinée. Dans un "dernier message, le commandant
de bord annonçait des turbulences et après le contact a été perdu", a
ajouté la même source.
Les autorités brésiliennes ont précisé que l'appareil se trouvait à
565 km du littoral brésilien lors de son dernier contact radio (01H33
GMT) et n'avait ensuite pas été repéré par les radars du Cap-Vert, à
450 km à l'ouest du Sénégal.
Des recherches ont été engagées avec des avions de reconnaissance
français, notamment au départ de Dakar, et des moyens de l'armée de
l'air brésilienne à partir de l'île de Fernando de Noronha, au large de
sa côte nord-est. Un navire français a également été dérouté.
Selon Gustavo Adolfo Franco Ferreira, un ancien colonel de l'armée
brésilienne, l'avion "se trouve au maximum à 300 km à l'est" de cet
archipel, en direction de Dakar.
Le président Nicolas Sarkozy s'est rendu au PC de crise à Roissy,
où il a rejoint M. Borloo et le secrétaire d'Etat aux Transports
Dominique Bussereau.
Hébétés, les yeux rougis par les larmes, les proches des passagers
de l'avion disparu étaient pris en charge aux aéroports de Roissy,
comme de Rio.
Vers 17H00, Air France a "adressé ses condoléances". Parlant
d'"accident", Airbus a aussi confirmé la perte de cet aéronef "environ
3 heures et demie après le départ". Air France a déjà transmis les
informations du vol au Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) pour la
Sécurité de l'Aviation civile.
Trois numéros d'urgence pour les familles ont été ouverts : un
numéro vert pour la France 0.800.800.812 et un autre pour l'étranger
00.33.1.57.02.10.55, par Air France, et le 0.800.174.174. par le
ministère des Affaires étrangères. Une assistance psychologique était
proposée par Air France dans les aéroports de Roissy et Rio.