Non, Army of Two ne s'est pas transformé en
vaporware, ces jeux dont on ne fait plus que parler de temps en temps pour évoquer en tout premier lieu leur retard. Parfois, il arrive que les développeurs soient forcés de repousser une date de sortie pour de vraies raisons...En retard Army of Two ? Indubitablement puisqu'à la base, il devait sortir
sur le dernier trimestre 2007 (au moins sur Xbox 360) et qu'en plein
milieu de cette année-là, nous avions pu voir une version qui nous
avait semblé pratiquement terminée durant le pré-E3 organisé par son
éditeur, Electronic Arts. Mais, comme nous avons pu le constater dans
les locaux lyonnais du géant américain, ce retard se justifie par une
remise en cause qui a généré de nombreux changements. Rappelons tout
d'abord qu'Army of Two est un titre d'action à la troisième personne
dans lequel on dirige un binôme de soldats, Rios et Salem,
"carapaçonnés" dans des armures pare-balles qui se chargent de missions
secrètes. La particularité du principe de ce jeu, c'est la gestion de
l'aggro, comprenez l'attention que portent les adversaires sur l'un ou
l'autre de ces deux membres des forces spéciales. A force de faire
mouche et d'éliminer des ennemis, l'un d'eux finira par être comme
"repeint en rouge" ce qui se traduira par l'effet idoine dans le jeu.
En contrepartie de la concentration des tirs ennemis sur son compagnon,
l'autre soldat deviendra pratiquement invisible et pourra agir à sa
guise jusqu'au moment où la justesse de ses tirs lui vaudra de devenir
la cible de prédilection des adversaires, etc. Le côté extrêmement
tactique de ce principe est flagrant et fait d'Army of Two un titre
auquel on peut jouer en solo mais qui nécessite qu'on soit deux pour
vraiment en profiter.
Tss, tout ce progrès, et toujours pas de défibrilateur de poche.
Ce n'est pas aux grandes lignes de ce principe que l'équipe d'Electronic
Arts Montréal a apporté des changements. Ils sont plus cosmétiques.
Abordons tout d'abord ce qui nous avait plutôt laissés dubitatifs lors
de notre premier contact avec ce jeu (voir article ici) : le fameux
mini-jeu tournant autour de l'utilisation d'un tampon périodique pour
stopper les saignements d'un des deux soldats. A l'époque déjà, nous
nous demandions si cette phase allait subsister dans la version finale.
La réponse est non, car dixit le producteur du jeu Matt Turner qui est
venu nous le présenter, "Tous ces mini-jeux avaient tendance à vous
tirer hors de l'action ce qui n'est pas une bonne chose.". Pour la même
raison, des niveaux qu'on devait passer aux commandes d'un buggy ou
d'un tank ont disparu. Seuls subsistent un niveau de parachute en
tandem dans un canyon, l'un dirige la voile tandis que l'autre élimine
les ennemis au fusil de précision, ainsi qu'un niveau en hovercraft.
Ti-Ti-Ti-Tic et Tac, rangers du risque !
Mais les changements qu'a subi Army of Two ne sont pas uniquement synonymes de disparition. On peut par exemple citer l'apparition d'une jauge
d'aggro en haut de l'écran. Un demi-cercle avec à ses extrémités le nom
de Rios et de Salem, une aiguille qui oscille en fonction que
l'attention des ennemis se porte sur un ou l'autre des deux compères,
difficile de faire plus simple. Autre fonction que nous n'avions pas pu
voir lors de la première présentation du jeu : le système de repérage.
Dès qu'il est activé, il remplace les décors par une représentation
sommaire en 3D dans laquelle on trouve le tracé à suivre en orange et
les endroits avec lesquels il faut interagir, par exemple en déposant
une bombe ou en tirant à deux sur une chaîne attachée à un pilier dans
le but de faire tomber un balcon. Les séquences que cela déclenche ne
sont pas interactives mais, bizarrement, on sent bien que c'était dans
ces moments-là que devaient intervenir les mini-jeux prévus dans le
premier jet d'Army of Two. Autre changement : la révision de la gestion
des lumières. Effectivement, il nous a semblé que la version que nous
avions vue était beaucoup plus "pétante" et colorée que celle-ci qui
s'achemine davantage vers une atténuation du contraste à la mode,
toutes proportions gardées, d'un Gears of War.
Progresser dos à dos peut être une bonne technique de couverture mutuelle.
Au chapitre des améliorations, citons également l'intelligence
artificielle des ennemis qui tentent de vous contourner quand ils sont
nombreux en début de partie mais, au fur et à mesure que leur nombre
diminue, se montrent bien plus sages et préfèrent se mettre à couvert
derrière des obstacles d'où il est difficile voire dangereux de les
déloger. Comme Army of Two est un jeu de mercenaires, l'argent y a dès
le début joué un rôle important. On savait qu'on pourrait réutiliser
ses gains pour l'achat de nouvelles armes ou d'améliorations de celles
qu'on possède. Les développeurs ont profité de cette présentation pour
nous montrer qu'ils ont poussé ce principe dans un retranchement
inattendu intitulé : "Pimp my gun". Paraphrasant le titre d'une des
émissions les plus populaires de MTV, cette adjonction au magasin
d'armes permet de munir son outil de travail d'accessoires mettant en
avant le clinquant : mini-bouclier en diamant, crosse ou canon en or...
Gageons que cette fonction ajoutera une bonne dose d'humour à un jeu
plus que jamais pensé pour privilégier l'action rapide et digeste.
Sortie en mars 2008 sur Xbox 360 et PS3.
Source :
jeuxvideo.com