Irak: le lanceur de chaussures contre Bush bientôt libre et célèbreVoitures de sport, or, argent, appartement, fiancées: Mountazer al-Zaïdi, le plus célèbre lanceur de chaussures après son geste de colère contre George W. Bush, croulera sous les présents et la gloire à sa sortie de prison qui doit intervenir dans les prochains jours.
Reporter pour une petite télévision privée locale, al-Baghdadia, Mountazer al-Zaïdi a été propulsé au rang de héros, un jour de décembre 2008, quand il a lancé ses souliers à la tête de l'ancien président américain en criant "C'est le baiser de l'adieu, espèce de chien", devant les caméras du monde entier.
Depuis, il est célébré dans les pays arabes et au delà: son visage est apparu sur des tee-shirts, des manifestations de soutien ont été organisées de Rabat au Caire en passant par Gaza et Londres lors de son jugement.
Sur internet, sa popularité est immense et un groupe de soutien sur le site social Facebook possède près de 46.000 membres.
Après neuf mois de prison, le journaliste doit recouvrer la liberté le 14 septembre, après la fin légale de sa période de détention. Il avait été condamné en mars à trois ans de prison mais sa peine a été réduite en appel.
A sortie, il sera couvert de présents et sera reçue avec faste lors d'une grande fête organisée à Bagdad, affirme son frère, Dourgham al-Zaïdi, qui reçoit dans l'appartement aux murs noirçis et sales de Mountazer dans la quartier Rachid.
Reporter pour une petite télévision privée locale, al-Baghdadia, Mountazer al-Zaïdi a été propulsé au rang de héros, un jour de décembre 2008, quand il a lancé ses souliers à la tête de l'ancien président américain en criant "C'est le baiser de l'adieu, espèce de chien", devant les caméras du monde entier.
"Nous avons reçu des promesses d'argent. L'émir du Qatar a promis un cheval en or, le colonel Mouammar Kadhafi va le décorer et d'autres personnes veulent lui envoyer des voitures de sport", explique Dourgham, dans un salon où trône une grande photo de Mountazer.
Son ancien employeur, al-Baghdadia, lui a d'ores et déjà offert un nouvel appartement plus moderne et spacieux que son petit quatre pièces ouvert quatre vents auquel on accède par un escalier couvert de détritus et de graffiti.
Tout au long de sa détention, les coups de téléphone de pères prêts à marier leur fille au journaliste célibataire n'ont pas cessé, poursuit-il, tout comme les propositions de groupes politiques irakiens pour qu'il entre en politique.
"Des officiers de l'ancien régime de Saddam Hussein nous ont contactés pour nous dire que s'il se présentait aux prochaines élections législatives, beaucoup de personnes voteraient pour lui".
Mais, ajoute-t-il, "Mountazer ne souhaite pas faire de la politique. Il préfère rester dans les coeurs. Mais il nous a dit qu'il serait un empêcheur de tourner en rond pour ceux qui souhaiteraient spolier les Irakiens de leurs droits".
Mountazer al-Zaïdi est célébré dans les pays arabes et au delà: son visage est apparu sur des tee-shirts, des manifestations de soutien ont été organisées de Rabat au Caire en passant par Gaza et Londres lors de son jugement.
Le flou reste entier sur ses projets futurs. Son frère affirme qu'il souhaite créer un centre pour les orphelins et les veuves avec l'argent promis.
Mais un de ses collègues journalistes croit savoir qu'il retournera devant la caméra. Il a d'ailleurs reçu des propositions d'emplois au Liban et en Egypte pour présenter des émissions.
"Il les a refusés. Baghdadia l'a beaucoup soutenu et aidé et je ne pense pas qu'il quitte la chaîne", affirme Mohammed Wadeh.
Quoiqu'il fasse, beaucoup continueront à le considérer comme l'Irakien qui s'est élevé contre le chef de la première puissance mondiale, qui occupe son pays.
"Mountazer est un homme courageux", indique Salah al-Obeidi, le porte-parole du mouvement anti-occupation du chef radical Moqtada Sadr. "Sa libération sera une grande victoire pour toutes les personnes opposées à l'occupation", ajoute-t-il.
Pour d'autres en revanche, son geste est contraire aux traditions d'accueil et d'hospitalité irakiennes. "Une personne qui vient chez toi est ton invité même s'il est ton ennemi", dit Abdel Jabbar Hachem, 52 ans.
Source AOL actualités et AFP