Guingamp vainqueur de la Coupe de France de football
Gildas Devos (sport24.com)
Comme à Toulouse en demi-finale (1-2), Guingamp a réalisé le match parfait. Crédits photo : AFP
FOOTBALL- Mené au score à vingt minutes de la fin par Rennes, le club costarmoricain a inversé le cours du match grâce à un doublé d'Eduardo (1-2). Cinquante ans après Le Havre, c'est la première fois qu'un club de Ligue 2 remporte ce trophée. Compte rendu du match Le plus grand Festnoz de l'année avait lieu à Saint-Denis, au Stade de France. 80.000 supporters bretons s'étaient donné rendez-vous pour assister à la finale de la Coupe de France, qui opposait Rennes, qui joue l'Europe en Ligue 1, et Guingamp, pas encore assuré de jouer en Ligue 2 l'an prochain. Le club de François Pinault, sevré de titre depuis 1971, partait donc favori, tandis que l'En Avant comptait bien devenir le deuxième club de Ligue 2 à remporter la Coupe.
Guingamp tient le choc Si l'affiche semblait déséquilibrée, les débats allaient vite démentir les pronostics. Après une bonne entame rennaise, et une frappe contrée de Danzé (5e), Guingamp allait poser de gros problèmes à une équipe rennaise dont la défense n'était pas à l'aise face aux petits gabarits costarmoricains. Les longs ballons vers Eduardo ou Soumah mettaient Fanni, M'Bia et Hansson au supplice, et si Lemoine armait une belle volée, au-dessus (9e), les meilleures occasions de cette première mi-temps allaient être pour l'En Avant. C'est ainsi qu'Eduardo se retrouvait seul face à Douchez, qui remportait son duel (12e). Mathis (15e), Oruma (24e) et Bassila (28e) ne trouvaient pas le cadre, pas plus que M'Bia (17e) ou Thomert (22e) côté rennais. Rennes, incapable d'inquiéter Gauclin, était de plus en plus en difficulté face à des Guingampais très habiles en contre, à l'image de ce nouveau duel remporté par Douchez devant Soumah (29e). Les dernières minutes allaient cependant voir les hommes de Zvunka souffrir physiquement, mais la volée venue d'ailleurs de Leroy, très discret par ailleurs, finissait sur la barre (40e).
Eduardo, l'homme de la Coupe La deuxième mi-temps semblait partie sur le même schéma mais, très vite, Rennes prenait la direction des débats grâce à une présence physique supérieure. Servi par Sow, Leroy trouvait Gauclin sur sa route (46e), puis l'espoir rennais, servi par son si talentueux collègue, armait une frappe sur la barre, la deuxième côté rennais (52e) ! Intenable, Sow semait encore la panique mais était repris par la patrouille (54e). Guingamp ne parvenait plus à franchir la ligne médiane, et les occasions se faisaient plus rare, si ce n'est cette volée trop enlevée de Leroy (64e). Maître du jeu, Rennes allait prendre enfin l'avantage sur une tête victorieuse de Bocanegra, à la réception d'un coup-franc de Cheyrou (1-0, 69e). Mais les supporters rennais avaient à peine le temps de se rasseoir que Hansson, leur capitaine, savonnait une relance en faveur d'Eduardo, qui égalisait (72e, 1-1) ! Tout était à refaire pour Rennes, qui n'allait pourtant pas croire ce qui allait lui arriver. Sur un nouveau contre d'école de Guingamp, Mathis offrait à Eduardo un doublé qui déclenchait la folie dans les travées costarmoricaines (1-2, 83e) !
Rennes jetait toutes ses forces dans la bataille, y compris sa défense centrale, ce qui offrait des contres à Ogunbiyi (85e) et Soumah (89e), mais malgré une dernière occasion pour Ekoko (92e), Guingamp s'imposait. Première Coupe de France, premier titre pour le club dirigé par Noël Le Graët, le deuxième de Ligue 2 à créer cet exploit, les supporters de l'En Avant pouvaient faire la fête. Pour Rennes en revanche, cet échec va faire très mal.
Le jeu et les joueurs Comme à Toulouse en demi-finale (1-2), Guingamp a réalisé le match parfait, et a prouvé qu'il méritait sans doute mieux que le bas de tableau de Ligue 2. L'En Avant dispose d'une charnière centrale performante, notamment le très prometteur Koné, qui a tenu Sow et Thomert en respect, et d'une animation offensive que beaucoup de clubs de Ligue 1 regardent avec convoitise. Soumah a donné des courbatures à Fanni, qui a beaucoup vu son numéro ; Oruma a éclairé le jeu de son équipe grâce à une activité et des ouvertures de grande classe ; enfin, Eduardo est un avant-centre qui mérite beaucoup mieux que les luttes obscures de deuxième division. Auteur d'un doublé exceptionnel, le Brésilien a mis au supplice Hansson et M'Bia. Rarement une surprise n'a aussi peu mérité son nom.
A Rennes évidemment, les jugements sont inverses. Si Douchez a longtemps retardé l'échéance, notamment en première mi-temps, il n'a pas été protégé comme il aurait dû. De retour de blessure, Hansson a souvent été dépassé, et l'égalisation guingampaise est nettement pour lui. Il faut dire que son compère M'Bia n'était guère plus fringant, puisqu'il a accumulé les erreurs dans sa surface. Au milieu, Lemoine a écopé comme il a pu, mais il était très seul, les éclairs de Leroy étaient trop intermittents, et on n'a vu Sow qu'au début de la deuxième mi-temps. Rennes devra attendre avant de dépoussiérer son palmarès, et cravacher en championnat pour être européen.