JO - Football : les Diablotins, première médaille belge ?FREDERIC LARSIMONT
lundi 18 août 2008, 09:14
L'ITALIE
éliminée, le Nigeria se profile à l'horizon des Diablotins ce mardi
12h00 en demi-finales d'un tournoi olympique d'ores et déjà réussi. Les
Espoirs belges sont tombés fous amoureux des Jeux. Et comptent bien ne
pas s'arrêter en si bonne route.
Nigeria - Belgique en direct commenté dès 12h00 ce mardi. Kevin
Mirallas et Faris Haroun, deux gamins qui ont séduit la Belgique,
samedi, en battant l’Italie. Place, désormais, au Nigeria. ©VIRGINIE
LEFOUR/BELGA.
PÉKIN ET SHANGHAI
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIALTrois adversaires au tirage du 20 avril dernier, deux chances de médailles au grattage, quatre mois plus tard.En
sortant l'Italie du tournoi olympique dès les quarts de finale – et en
jouant en infériorité numérique durant pratiquement tout le match, –
les Diablotins se sont magistralement octroyé le droit à un supplément
de programme aux JO. Une compétition qui inspire décidément notre petit
pays, champion olympique, rappelons-le, en 1920. Même si la médaille
d'or des Jeux d'Anvers a pris un peu de poussière, ce succès reste une
référence : il constitue, à ce jour, l'unique trophée d'un sport
collectif belge.L'équipe de Jean-François de Sart est-elle taillée pour rééditer une telle performance, un peu moins d'un siècle plus tard ?En
se hissant dans le dernier carré de la compétition, elle a en tout cas
promis elle-même un bien beau débat. Rappelant au passage que les
vertus cardinales d'un football de cohésion et de volonté valent toutes
les approches dont nous saoulent les techniciens de surface de nos
clubs ou de l'école du Heysel.Avec la discrétion qui est la
sienne, mais aussi une détermination dont ceux qui le connaissent mal
le croient incapable, Jean-François de Sart a osé l'impensable :
travailler sur la longueur, façonner patiemment un groupe en plaçant
l'humain sur le même pied que les fondamentaux du jeu. Et les résultats
ont suivi. Avec une demi-finale de l'Euro Espoirs en juin 2007
annonciatrice d'une demi-finale aux Jeux, ce qui fait désormais rendre
gorge aux glousseurs, bien obligés d'admettre la réussite de ce coach,
directeur de banque dans le civil.
« Les joueurs l'ont fait pour eux et je ne retire aucune gloire personnelle de ce qui nous arrive »,glissait-t-il, le plus rapidement possible dans la conversation, samedi
soir et durant le transfert de la délégation belge de Pékin à Shanghai.
À écouter leur entraîneur, les Diablotins n'ont donc dû qu'à eux-mêmes
ce succès face à une équipe italienne à qui on ne la fait pourtant que
très rarement lorsqu'elle se retrouve en supériorité numérique et
qu'elle mène au score dans la foulée.Mais cette jeune
génération-là a décidément du répondant, comme elle le démontre depuis
l'ouverture du tournoi. Plutôt que de gérer ses déboires en admettant
d'entrée la loi de la malchance, elle a choisi de prendre son destin en
main. Et de le forcer – avec la complicité involontaire de l'arbitre
argentin, auteur de quelques décisions hasardeuses – aux dépens d'une
Primavera italienne trop aimantée par son insouciance et son désir d'en
rajouter. Son aînée, la Nazionale, aurait fermé la porte, enfouissant
la clé au plus profond d'une poche et tuant le temps en attendant le
coup de sifflet final. Mais, cela dit, encore une fois, personne ne
boudera son plaisir, au pays comme ici sur les divers sites olympiques
chinois où ces petits Bi Li Shi (Belges) commencent tout doucement à
être pris au sérieux.Car ils disposent désormais d'une double
chance de médaille. L'or ou l'argent, pour la grande finale de Pékin,
s'ils venaient à disposer, mardi (12 heures, heure belge), du Nigeria
de Siasia Samson, ancien médian offensif de Lokeren, devenu aujourd'hui
le sélectionneur des Super Eagles.En cas d'échec, la session de
rattrapage pour le bronze, aura lieu vendredi, toujours à Shanghai,
face au vaincu d'un Brésil-Argentine de feu. Deux chances, donc, pour
cette génération de Diablotins qui est en train de réconcilier la
Belgique avec son foot.
Source : lesoir.be