Nice ne digère pas Cyril Rool s'emporte le long de la ligne de touche. Il sera expulsé (Panoramic)
Alors qu’ils menaient 2-0 à Lyon, les Niçois se sont finalement inclinés (2-3) suite à des décisions arbitrales litigieuses. De quoi mettre dans une colère noire l’ensemble du club. par Vincent Duchesne, le 14-09-2008Un véritable cauchemar. Voilà ce qu’on vécu les Niçois samedi soir à Gerland. Le sentiment dominant : la colère. Pas contre eux-mêmes. Car les Aiglons ont fait les efforts qu’il fallait, le match quasi-parfait chez le septuple champion de France. Un savant mélange de réalisme, de rigueur et de solidarité. Mais comme le dit si bien Vincent Hognon,
«on ne peut pas lutter contre l'arbitrage». Une nouvelle fois, l’homme en noir est dans l’œil du cyclone. L’objet de toutes les rancœurs.
«On perd sur trois décisions arbitrales litigieuses. Déjà que venir à Lyon "à la loyale" c'est très compliqué vu la qualité de leur équipe... dès que l'on a mené au score on ne pouvait plus jouer il y avait coup franc à chaque contact, expliquait Hognon.
Malgré les qualités de Lyon et leur grosse domination en seconde période, on a réussi à s'en sortir. Les buts, ils ne les marquent pas, on leur en fait cadeau».
L’arbitre a tout faux sur le 2e butA lui tout seul, l’arbitre a donc fait basculer la rencontre. En offrant un coup franc généreux à Juninho après un léger contact avec Cyril Rool, synonyme de premier but lyonnais. Mais surtout en accordant un deuxième but aux Rhodaniens sur un nouveau coup franc du Brésilien. Le problème est que l’arbitre de touche a signalé une position de hors-jeu de Frédéric Piquionne avant de baisser immédiatement son drapeau une fois le but validé !
«L'arbitre de champ a bien expliqué sa décision et considère que Fred Piquionne ne fait pas action de jeu», soulignait Jean-Michel Aulas à l’issue de la rencontre. Une décision incompréhensible au regard des images. L’ancien Stéphanois fait, incontestablement, mine de dévier le cuir, gênant irrémédiablement la prise d’appui et surtout de décision de Lionel Letizi. L’erreur d’arbitrage est flagrante. Elle est en partie compensée par une autre bévue. Les ralentis sont formels, Piquionne n’était pas en position de hors-jeu. Soit.
Un penalty imaginaireMalheureusement, la vidéo ne vient pas toujours au secours du trio arbitral. Jean-Charles Cailleux et ses acolytes pourront revisionner autant de fois qu’ils le souhaitent les images, le penalty sifflé dans le temps additionnel pour une main involontaire de Vincent Hognon est d’une extrême sévérité. Pour ne pas dire injuste.
«Le penalty à la dernière seconde c'est vraiment le pompon : aucun lyonnais ne s'attendait à un tel cadeau !», soupirait Cyril Rool, expulsé pour contestation trop véhémente. Le cuir ne fait qu’effleurer le bras, qui plus est collé au corps, du défenseur azuréen. De plus, en aucun cas ce geste annihile une occasion nette de but, l’action se déroulant dans le coin gauche de la surface.
«Gagner de cette manière, c'est exagéré. Nous nous sommes fait voler sur les 3 buts, pestait David Hellebuyck.
C'est abusé de siffler un penalty là-dessus et donc de perdre le match. Il est temps que des choses changent au niveau de l'arbitrage.» Excédé, Maurice Cohen est d’ailleurs descendu sur la pelouse au coup de sifflet final pour dire ses quatre vérités au trio arbitral, tel un pitbull sans muselière. Une virulence condamnable et qui lui vaudra, sans doute, une sanction de la part de la commission de discipline.
Maurice Cohen fou de rageQuelques minutes plus tard, le président niçois n’avait pas de mots assez durs pour exprimer le fond de sa pensée.
«C'est une honte pour le sport. Comment faire aimer le football aux gens lorsque l'on voit des scandales pareils ! Comment expliquer aux amoureux du football, de notre équipe que ce sport est beau et juste après le match de ce soir ? L'arbitrage a été catastrophique, particulièrement le juge de touche qui a été ce soir en dessous de tout, s’emportait Cohen.
On ne peut pas accepter de se faire abuser de la sorte. Ce soir, je suis écœuré». Le président des Aiglons ne compte d’ailleurs pas en rester là.
«Je viens d'être réélu au sein du Conseil d'Administration de la LFP et comptez sur moi pour mettre sur la table le dossier arbitrage. Le football professionnel a fait énormément d'effort pour aider l'arbitrage ces dernières années. Ce n'est pas pour voir une parodie comme ce soir. On s’est rendu compte de la faiblesse de notre arbitrage. Je crois qu’ils nous prennent pour des cons. Perdre à Lyon, ce n'est pas grave. Mais de cette façon, c'est inacceptable. Nous allons étudier tous les recours, devant les tribunaux civils s'il le faut. On ne peut pas se laisser faire sans rien dire». Frédéric Antonetti, qui entretient des relations pour le moins houleuses et complexes avec le corps arbitral depuis quelques années, a, lui, préféré garder le silence. Mais il n’en pensait pas moins…